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Axe Processus Naturels

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II° partie : Ecosystème deltaïque

Extraits de

- James Molina -­

avec la collaboration de Eric Coulet, Patrick Grillas et  Nicole Yavercovski

Brochure remarquable, que nous conseillons fortement de vous procurer pour une lecture complète

e-mail : info@parc-camargue.fr

http://www.parcs-naturels-regionaux.tm.fr/lesparcs/camab.html

 

 

LES DUNES

- La dune et L'eau douce -

Un paradoxe sur le bord de la Méditerranée : la plupart des plantes de la dune craignent l'eau salée*. Où trouvent-elles de l'eau douce dans un environnement aussi salé, à deux pas de la mer ?

Le seul approvisionnement en eau douce vient de la pluie ou de la rosée. Comme le sable est très poreux, les eaux s'infiltrent rapidement. Cependant, dès qu'il fait sec, elles remontent naturellement par capillarité et s'évaporent. Du fait de la taille des grains de sable, la frange de remontée capillaire n'excède pas cinquante centimètres. Aussi sous la dune où l'eau s'est également infiltrée, l'épaisseur de sable est trop importante et l'eau reste prisonnière. Petit à petit, elle s'accumule et constitue une réserve importante : la lentille "sous-dunaire".

La nappe d'eau douce repose sur une nappe souterraine, le "coin salé". Étant plus légère, elle ne se mélange pas avec la nappe salée. La lentille d'eau douce alimente toute les plantes de la dune.

 

- La sécheresse et les embruns salés -

Zone de Texte:  Malgré la lentille d'eau douce, la dune est un habitat où sévit une forte sécheresse. Quand le vent est au nord, il accentue énormément son effet. Venant du sud, il dépose des embruns salés, qui en se desséchant occasionnent des brûlures sur les feuilles des plantes. Lors de violentes tempêtes, cette action se fait sentir loin à l'intérieur des terres, notamment sur les pins et les cyprès dont les flancs exposés aux vents marins présentent une teinte roussie.

Pour lutter contre ces deux phénomènes (sécheresse et embruns), les plantes possèdent des adaptations morphologiques particulières. Les feuilles ou les tiges charnues permettent de stocker de l'eau et de l'utiliser quand il ne pleut pas. Les feuilles enroulées diminuent leur surface transpirante. Les surfaces silicifiées ou les cuticules épaisses limitent l'évaporation, mais protègent également les feuilles contre les brûlures occasionnées par les embruns.

rejet d'Euphorbe des sables (Euphorbia paralias).

LES ARRIERES DES DUNES

 

La présence de la dune définit deux domaines où les conditions de vie sont distinctes.

D'un côté s'étend la plage, espace où le minéral domine, avec parfois quelques touffes de plantes éphémères. Les conditions de vie sont difficiles et aléatoires. En effet les intrusions périodiques de la mer donnent naissance à de véritables petites lagunes, perchées sur les plages : les "empleins".

De l'autre côté, le contraste vient d'une végétation fournie dès le pied de la dune. La lentille d'eau douce sous-dunaire entretient ce milieu doux et humide. Mais plus on s'écarte de la dune et plus l'influence du sel réapparaît. En fonction de la "qualité" des eaux dans le sol, les végétaux trouvent un optimum écologique, qui tient compte de leurs exigences propres et de la concurrence des autres plantes. Schématiquement les plantes se répartissent en ceintures de végétation.

- Les ceintures de végétation -

Zone de Texte:  Partant du pied de la dune où le milieu est sous l'influence de l'eau douce, vers des zones plus basses et plus salées, les espèces se succèdent le long d'un gradient de salinité. L'Imperata (Imperata cylindrica) est encore installé sur la partie basse de la dune souvent avec le Scirpe de Rome. Il supporte des mouvements lents de sable et est Zone de Texte:  
En arrière de la dune végétation est répartie en bandes parallèles reflétant une variation continue des conrentrations de sel dans la nappe.
souvent installé sur des dunes aplanies. Il plonge ses racines dans l'eau douce, mais se trouve repoussé vers le milieu dunaire par la Canne de Ravenne (Erianthus ravennae). La Canne ne supporte pas le sel et guère l'ensevelissement, mais a grand besoin d'eau pour alimenter ses longues tiges. Elle arrive à former un liseré continu qui dessine parfaitement le contour de la dune. C'est une plante rare en Camargue, tout comme sur le littoral méditerranéen français, à part dans les secteurs de l'Espiguette et de Beauduc.

Parmi les plantes de la prairie qui s'étend au pied de la dune, le Choin se reconnaît à ses fleurs noirâtres et le Lin maritime à ses corolles jaunes et fragiles. Plus loin poussent des joncs qui se contentent d'une eau plus saumâtre.

Dans les creux inter-dunaires, les lentilles d'eau douce se rejoignent et des prairies denses s'installent. Les plantes se font une âpre concurrence au niveau du sol pour profiter de l'eau et des éléments nutritifs. La plupart des espèces sont des vivaces et possèdent de grandes racines ou de gros rhizomes. Les moins concurrentielles sont repoussées vers des zones où le sel est présent. A la faveur de petites trouées dans la végétation, des plantes annuelles peuvent faire de fugaces apparitions. Ces prairies maritimes évoluent naturellement vers des fourrés arbustifs de Tamaris et de Filaires, qui tolèrent un peu de sel dans le sous-sol exploré par leurs racines.

En périphérie de la dune, dès que l'influence de la lentille sous-dunaire s'affaiblit, apparaissent les saladelles et les différentes espèces de salicornes, témoins d'une influence marquée du sel. 

 

LES DUNES FIXEES

La Camargue est une plaine où s'affrontent des vents antagonistes. Du nord-ouest souffle très fréquemment le mistral, vent sec et froid ; du sud, le "marin" et le "grec" sont porteurs d'humidité et parfois de tempêtes. Les dunes, édifices fragiles, sont à la merci de leurs caprices. Le vent déplace le sable, mais les plantes le retiennent agissant comme des filtres souples.

Une des conditions essentielles de la survie des plantes, est de pouvoir réagir à l'ensevelis­sement. Seules des plantes aux systèmes souterrains développés peuvent pousser sur la dune vive. Puisant dans leurs réserves (rhizomes ou racines), elles sont capables d'émettre très rapidement des tiges et des feuilles pour atteindre la surface et ne pas périr ensevelies.

De même lors de déchaussements occasionnés par des tempêtes, leur système racinaire leur permet de ne pas être arrachées et de redémarrer avec de nouvelles pousses.

Tant que les facteurs du milieu (sable et vent) agissent, les dunes vives se maintiennent et s'agrandissent. Une fois les conditions initiales atténuées, elles peuvent se stabiliser et évoluer vers des dunes fixées.

Construction de la Camargue

A la fin de la dernière glaciation, le niveau général des mers était plus bas de quelque cent mètres. Les eaux étaient alors retenues dans les glaciers et les banquises. Rapidement avec les réchauffements climatiques, le niveau des eaux s'est élevé. La mer a amorcé une transgression sur les terres émergées constituées d'assises caillouteuses, déposées antérieurement par le Rhône et la Durance. L'élévation du niveau marin s'est faite par paliers successifs, avec Zone de Texte:  des avancées et des reculs.

La formation de la Camargue comprend trois étapes essentielles. Pendant la première phase, le niveau est très vite monté. Le maximum d'extension marine a atteint un rivage situé vers l'actuelle limite nord du Vaccarès. De cette époque, sont conservés en Petite Camargue d'anciens cordons dunaires recouverts de Pins pignons : la Sylve godes que. Toute la partie située au sud de ce rivage du passé fut gagnée sur la mer et fut construite avec des sédiments laguno-marins chargés de sel. L'Espiguette, Ia plage de Beauduc et le Vaccarès n'existaient pas encore.

La deuxième phase a coïncidé avec une accalmie suite à un recul de la mer, pendant laquelle s'est installé un important cordon littoral en Basse Camargue, limite que la mer n'a jamais plus franchie. Une Camargue marine s'individualisa dans la partie basse du delta, composée de

lagunes et d'étangs salés largement ouverts sur la mer.

Pendant la troisième phase, malgré une forte élévation du niveau marin, la mer n'a pu reconquérir un espace perdu et a reculé devant les alluvions du Rhône qui édifiaient le delta.

En Haute Camargue, les différents bras du fleuve ont déposé d'importants bourrelets alluviaux, isolant des dépressions marécageuses. En même temps que les débordements adoucissaient les milieux, les limons colmataient les étangs.

 

Pas moins de douze Rliônes différents ont contribué à construire le delta.

L’EROSION DES DUNES LITTORALES

Un phénomène général affecte toutes les plages du monde : le niveau des mers monte de plus d'un millimètre par an, soit près de quinze centimètres depuis la fin du siècle dernier. Les côtes basses y sont très sensibles. Force est de constater aujourd'hui que la côte recule par endroits (plage de Faraman, plage des Saintes, et tout le littoral languedocien). Non seulement des plages et des dunes sont en péril mais aussi des ouvrages humains sont menacés (village des Saintes-Maries, Salins du Midi).

Si au début du siècle, le Rhône charriait encore de vingt à quarante millions de tonnes de sédiments par an, ce chiffre est passé de un à quatre millions. Les nombreux endiguements et barrages qui affectent son cours et celui de ses principaux affluents en sont la principale cause.

Pour protéger le trait de côte, des épis rocheux furent installés. Outre un impact esthétique discutable, une mise en oeuvre assez lourde, leur efficacité ne fut pas toujours à la hauteur des espérances. Cependant dans trois secteurs de Camargue les côtes progressent. En effet, à l'Espiguette, à Beauduc, et à l'embouchure du Grand-Rhône, l'alluvionnement est excédentaire par rapport à l'érosion marine.

- La Zone de Texte:  
Un quart du littoral de la Camargue est équipé de ganivelles
reconstruction des dunes

Après la tempête particulièrement violente de novembre 1982, l'importance du cordon dunaire fut prise en considération. Écosystème fragile avec des plantes et des animaux particuliers et inféodés à ce milieu, les dunes sont également une barrière qui protège les terres des incursions marines. Elles sont aussi un attrait important pour le tourisme même si elles en subissent les conséquences.

En général elles sont hors d'atteinte des plus hautes vagues, mais lors des fortes tempêtes elles en amortissent les coups de boutoir. Une fois déstabilisées, elles prêtent le flanc à l'érosion éolienne.

Reconstruire les dunes, c'est leur redonner un modelé et une dynamique pour permettre à l'écosystème de se reconstituer. En premier lieu il faut piéger le sable, qu'il soit transporté par le vent ou apporté par les vagues. Des obstacles perméables au vent et aux vagues sont utilisés

comparaison entre les relevés 1999 et 2002 sur la partie de littoral située à l’est de la Réserve, il s’agit en effet de la zone où l’évolution est la plus importante. On constate en l’espace de 3 ans un recul moyen de 20 à 30 mètres sur tout le secteur situé entre l’est de la Réserve (Montille de Charles) et le pertuis de la Fourcade..

 

 

 Les milieux Aquatiques

La Camargue s'identifie à ces grands marais herbeux et à ces élangs où se pratique la chasse au gibier d'eau, mais qui sont également un lieu de halte de réputation internationale pour les oiseaux migrateurs.

Pour qui arrive en Camargue après avoir traversé la plaine de la Crau ou les garrigues languedociennes, le contraste est  surprenant. A l'aridité succède le havre de fraîcheur souligné par les roubines et les étangs et aux herbes sèches répondent les rizières d'un vert gai.

Les plans d'eau camarguais sont caractérisés par un gradient croissant de salinité du nord au sud du delta. Mais leur salinité varie au cours de l'année sous l'influence du climat ou des activités agricoles qui se déroulent sur leurs marges.

Les marais d'eau douce ont des eaux très peu salées ne dépassant pas deux grammes par litre. Les étangs saumâtres ont une salinité variable. En dessous de douze grammes par litre, ils sont considérés comme faiblement saumâtres. Ce seuil correspond à la valeur jusqu'à laquelle la roselière se maintient en relative bonne santé. Quand la teneur en sel augmente, la roselière dépérit.

Les lagunes correspondent à des teneurs bien plus élevées atteignant plus de cent grammes au plus fort de l'été. Elles sont régulièrement en communication avec la mer, mais peuvent en être coupées en été.

Une des grandes caractéristiques des milieux aquatiques camarguais tient dans leur durée d'inondation. En régime naturel, entièrement soumis au climat méditerranéen, ils ont tendance à s'assécher l'été. Parmi ces milieux, certaines mares temporaires occupent une place privilégiée car elles sont uniquement alimentées par les pluies. Plantes et animaux se sont adaptés à ces conditions diverses et aléatoires.

Les zones deltaïques comptent parmi les plus productives au monde. Leurs habitats naturels ont une grande importance biologique non seulement pour les poissons et la pêche, mais aussi pour les oiseaux migrateurs ou sédentaires. Les grands plans d'eau libre servent de "remises" diurnes pour des légions de canards alors que les marais herbeux sont des zones d'alimentation nocturne. Les vasières des lagunes attirent en période de migration des quantités de limicoles et font de la Camargue un site privilégié pour l'avifaune en Europe. 

Zone de Texte:    LES MARAIS D'EAU DOUCE

Il n'existe pas d'étangs complètement doux en Camargue. Ils sont tous à un moment donné de l'année faiblement saumâtres. En effet, l'influence de la nappe salée souterraine issue des sédiments mêmes constituant la Camargue, se fait sentir en tout point du delta.

La faible salinité des eaux se traduit dans le paysage par la présence des roselières. Le roseau est une grande graminée qui se propage rapidement grâce à de gros rhizomes. Il envahit les fossés, les marais peu profonds et parfois les rizières où il devient une plante indésirable. Avec l'avènement de l'agriculture irriguée depuis l'après-guerre, le roseau est en pleine expansion dans la moitié nord du delta. En bordure des étangs profonds, la roselière reste cantonnée sur les marges.

Zone de Texte:    Canne et Roseau

Voisine du roseau, Ia Canne de Provence est une plante originaire d'Asie, naturalisée sur les digues ou le bord des chemins. Initialement plantée à des fins agricoles ou pour servir de haies brise-vent, elle a été l'objet dans les dernières décennies de tentatives de culture pour en tirer de la cellulose et pour des essais de chauffage. Mais ils se sont avérés guère concluants, pour des problèmes techniques de broyage. De plus, la Canne, une fois coupée, occupait des volumes considérables et ne pouvait rester stockée très longtemps car elle fermentait.

Les marais temporaires

Les milieux humides camarguais sont dépendants des conditions climatiques pour leur approvi­sionnement en eau. D'une part, le climat local méditerranéen est aléatoire, et d'autre part un climat même lointain peut influer sur le régime pluvial du bassin versant (et sur la fonte des neiges) alimentant le fleuve. En régime naturel, les milieux humides sont soumis à de fortes variations de niveaux. Ils sont plus ou moins temporaires, et parfois se retrouvent à sec de longues périodes pendant lesquelles le sel de la nappe souterraine joue un grand rôle. Aujourd'hui, les cultures irriguées ont changé la vocation de nombreux milieux temporaires.

Les marais temporaires sont normalement soumis à une alternance de phases sèches et de phases inondées. Alimentés par les eaux de pluie, leur régime est généralement doux lorsqu'ils sont en eau.

Avec l'avancement de la saison, ils deviennent faiblement saumâtres par concentration des sels dissous, avant de s'assécher complètement au cours de l'été.

Au printemps, ils se recouvrent d'une myriade de fleurs de Renoncule de Baudot aux fragiles pétales blancs. Certaines espèces sont bien adaptées à ces "cycles" et occupent. ces habitats aux conditions de vie particulières et difficiles. La plupart sont des annuelles, capables de boucler leur propre cycle biologique dans des délais très brefs, soit en phase sèche, soit en phase humide. Beaucoup présentent des dormances au niveau de leurs semences. Ainsi, seule une part des graines est investie dans un cycle. Si les conditions sont favorables pour que le cycle soit bouclé, l'espèce se perpétue. Mais si les conditions sont défavorables pour un aléa quelconque, il reste un stock de graines viables dans le sol : la "banque de graines".

A la faveur de séries d'années humides, certaines plantes vivaces peuvent s'installer durablement et coloniser petit à petit tout le milieu, ne laissant plus d'espace libre pour les espèces annuelles.

Ainsi fonctionne le Scirpe maritime ou Triangle, dont le rhizome souterrain, renflé en bulbes, est chargé de réserves et lui permet de coloniser l'espace en peuplements denses. Il s'agit d'une espèce très dynamique, favorisée par les immersions et les apports d'eau douce. Il s'installe abondamment à l'heure actuelle dans les rizières ou dans les fossés. Ses bulbes sont une aubaine alimentaire pour les sangliers qui en raffolent au point de labourer littéralement le marais pour les rechercher. De fait, ils rajeunissent le milieu et créent des ouvertures favorables aux plantes annuelles qui peuvent à nouveau s'exprimer, si les conditions climatiques s'y prêtent.

LES ÉTANGS SAUMÂTRES

Zone de Texte:  Les étangs saumâtres caractérisent pleinement la Camargue, emprisonnée entre la Méditerranée et le Rhône. Ils sont soumis tout au long de l'année, à des variations de leur niveau et de leur salinité. Occupant le centre du delta, le Vaccarès* est l'étang saumâtre par excellence.

 

Dans les années 40, la salinité du Vaccarès a atteint la valeur de 130 grammes par litre. Par la suite, elle est restée en moyenne très basse (3 à 7 grammes par litre) à cause des arrivées massives d'eau d'origine agricole. Cependant, la déprise de la riziculture ajoutée à une sécheresse importante dans les années 80, a conduit à des niveaux exceptionnellement bas induisant des remontées de sel à partir de la nappe souterraine.

De plus, les entrées d'eau de mer lors de la tempête de 1982 ont accentué ce phénomène. La salinité a atteint 32 grammes par litre en 1984 puis a régressé jusqu'en 1993 pour titrer 15 grammes par litre, avant de s'effondrer à 6 grammes par litre avec les inondations de décembre 1993 et janvier 1994.

Le Vaccarès est en relation avec les étangs inférieurs salés (les Impériaux, le Malagroy, la Dame, le Lion), par des passages peu profonds et étroits. Mais les communications s'arrêtent en été lorsque les niveaux baissent.

Le Vaccarès est avant tout le cœur de la Réserve nationale de Camargue. Il sert de lieu de repos à d'immenses "remises" de canards, surtout en hiver. Sur ses bords dans les zones hors réserve, des pêcheurs installent leurs filets à la recherche des anguilles et des athérines ou joels.

 

Zone de Texte:  LES LAGUNES

Plans d'eau les plus proches de la mer, ils comptent parmi les plus salés. Ceux qui sont situés au sud de la digue à la mer sont régulièrement en relation avec la mer pendant l'hiver. Mais en plein été les communications se coupent. Ils sont relativement pauvres au niveau floristique car la présence de sel entraîne des conditions de vie particulièrement limitantes. Leur faible profondeur entraîne un assèche­ment rapide en été, ajoutant le caractère d'alternance Zone de Texte:  de phases humides et de phases sèches. Seuls des Ruppias ou le très rare Althenia peuvent accomplir leur cycle en phase aquatique, et des salicornes annuelles pousser sur leur bordure en période sèche.

 

Ils jouent cependant un grand rôle dans les échanges d'eau entre le Vaccarès et la mer. Grâce à leurs sédiments en grande majorité sableux et filtrants, ils permettent des remontées de sel à partir de la nappe souterraine sursalée. La mer, par l'intermédiaire du coin salé dont l'influence se fait sentir jusqu'au delà de la digue à la mer, exerce une forte pression sur la nappe souterraine qu'elle fait remonter et affleurer au niveau des étangs inférieurs.

Zone de Texte:  Le phénomène est particulièrement évident par vent de sud, quand, d'une part la mer est en charge, et d'autre part les eaux des étangs sont refoulées vers le nord sous l'effet du vent. Ainsi une quantité notable de sels dissous peut pénétrer dans le système des étangs et remonter vers le Vaccarès. Ceci compense en partie les pertes dues aux écoulements de surface vers la mer par vent de nord, quand les vannes sont ouvertes.


Les sansouires et

les prés salés

 

Zone de Texte:  Paysages, camarguais tppiqucs, les "sansouires" nommées parfois "enganes".recouvrent des milliers d'hectares d'une apparente monotonie.

Dans la limpidité cristalline des ciels d'hiver, quand le vent du nord a chassé les derniers nuages, les sansouires se parent pourtant de mille reflets où se décline toute la gamme des verts rehaussée pur un camaïeu de teintes rouges. Plus tard, sous 1a chape de plomb de l'été quand les salicornes font le gros dos, les saladelles egaient les pelouses et les sansouires de leurs fleurs mauves ou bleutées.

Seule formation buissonnante des sols salés, la sansouire est d'une faible diversité floristique. La présence de sel en est la principale cause et les plantes y sont extrêmement adaptées. Aux contraintes du sel s'ajoutent celles de l'eau. Inondant les sansouires durant de longs mois, elle bloque toute pousse végétale en rendant le sol complètement "asphyxique". Au fur et à mesure que la saison s'avance, l'eau s'évapore et le sol se craquelle. Sévit alors une intense sécheresse. Aussi, peu d'espèces sont capables d'endurer de telles conditions extrêmes. Les sansouires restent un des rares espaces naturels existant sur les côtes françaises, où la pression humaine se fait de plus en plus forte.

Ces sansouires occupant les terres basses, et les prés salés sur les zones plus élevées, sont des terres traditionnelles de pâturage extensif. Mais pour les besoins d'une agriculture grande consommatrice d'espaces (le riz), les pelouses ont été en partie grignotées. Par voie de conséquence, la pression pastorale a fortement augmenté sur les pâtures restantes, déstabilisant parfois certains espaces de sansouires et de pelouses. 

 

Zone de Texte:  - DES PLANTES SPECIALISEES -

Présentes sur tous les rivages de France, les salicornes sont particulièrement abondantes sur les côtes basses du Languedoc et de Camargue. Elles sont reconnaissables entre mille à leurs jeunes tiges articulées et charnues. Chaque article correspond à un morceau de tige et à deux ébauches de feuilles décalées d'un angle de 90° d'un article à l'autre.

Elles montrent des fleurs rud.imentaires à la fin de l'été. Un caractère remarquable et appréciable par tout un chacun, est leur goût salé. Cette particularité n'est d'ailleurs pas l'apanage des seules salicornes, mais celui de nombreuses plantes grasses du littoral.

Zone de Texte:  Appartenant à la même famille, les salicornes annuelles se reconnaissent à leur enracinement superficiel.
Deux espèces annuelles distinctes coexistent sur les côtes méditerranéennes françaises.Elles sont assez difficiles à distinguer et généralement regroupées sous le nom deSalicorne herbacée - Salicornia herbacea.

 

Les plantes des sols salés sont souvent regroupées sous le terme d'halophytes (du grec halos : sel et de phyton : plante). De fait, deux catégories de plantes peuvent se distinguer

·            les halophytes peuvent vivre sans sel

mais le supportent jusqu'à des concentrations variant d'une espèce à l'autre.

·            les halophiles (de philos : ami) pour lesquelles le sel est un élément

indispensable à leur développement.

La grande ressemblance de beaucoup de ces plantes entre elles, mène à deux constatations

- d'une part, beaucoup d'entre elles appartiennent à un même groupe botanique, la famille des Chénopodiacées.

Les plantes de cette famille possèdent des fleurs souvent verdâtres et très peu visibles. Elles ont en outre la particularité de toutes pousser sur des sols riches en sels (sols littoraux, sols fumés et rudéraux*).

- d'autre part au delà de leur appartennance botanique, les plantes de la sansouire présentent des convergences morphologiques très nettes.

La crassulescence, ou comment gorger ses tissus d'eau

Fréquente chez les plantes des milieux secs, elle est interprétée comme une réponse adaptative à la sécheresse. Les plantes emmagasinent l'eau dans leurs feuilles et leurs tiges. Pourtant dans la sansouire, l'eau ne manque guère... mais c'est de l'eau salée !.

Plus il y a de sels dissous dans le sol et plus la pression osmotique augmente. Son effet pour les plantes se traduit par une plus grande difficulté à absorber l'eau. Les sols salés sont même comparés à des sols "physiologiquement secs" malgré leur nature "mouillée". Economiser l'eau devient une nécessité vitale pour les plantes. Petit à petit, elles constituent des réserves d'eau dans leurs tissus, qui en deviennent gorgés.

L'absorption de l'eau dépend également du rapport entre la pression osmotique interne de la plante et celle du sol. Pour augmenter la pression osmotique interne, chez certaines espèces existent des mécanismes intracellulaires de fractionnement des grosses molécules organiques. Aux mêmes fins, d'autres espèces absorbent des quantités mesurées de sodium, ce que révèle leur goût. Cette particularité a depuis longtemps été exploitée par l'homme.

L'élimination du sel -

Le sel a l'inconvénient majeur d'être toxique pour bon nombre d'espèces qui végètent puis meurent dès que des traces de sel apparaissent dans le sol.

Au niveau de leurs racines et de leurs radicelles, les plantes de la sansouire possèdent des barrières physiologiques très efficaces qui leur permettent d'absorber préférentiellement les minéraux indispensables et de refouler le sodium et les chlorures en excès.

Une des façons de l'éliminer est de le stocker dans les parties les plus âgées (et souvent caduques des plantes), afin de préserver les organes vitaux : bourgeons, fleurs ou fruits. Les vieilles feuilles jouent ce rôle et en tombant éliminent ainsi le sel. Dans le cas des salicornes, les articles à la base des tiges se desquament après s'être desséchés, et remplissent la même fonction.

Par incinération, la soude produit des cristaux utilisés en savonnerie, ou comme fondant dans la fabrication du verre. Du 13'au 19esiècle, la soude fut largement cultivée en Camargue pour être commercialisée vers la Provence et au delà. A partir du 19siècle, la soude végétale fut peu à peu remplacée par la soude chimique produite à partir du sel.

 

LES DIFFERENTS ASPECTS DES SANSOUIRES

La végétation des sols salés n'est pas uniforme dans le détail. Chaque espèce a des exigences propres, en fonction de sa stratégie de reproduction ; elle présente des préférences écologiques liées à la salinité, à la permanence de l'eau au cours de l'année, à la texture ou à la chimie du sol.

Les sansouires sont composées d'une mosaïque de milieux répondant à des situations écologiques particulières.

Les radeaux de salicornes

Zone de Texte:  Les sols argilo-limoneux gorgés de sel sont colonisés par des peuplements presqu'exclusifs de salicornes. Les petits accidents de relief favorisent l'une ou l'autre des espèces. Les radeaux recouverts de salicornes, semblent flotter à la surface des lagunes salées, d'où leur nom.

Zone de Texte:  
La réparlilion des salicornes dépend beaucoup de la teneur en sel du substrat qui n'est pas homogène dans loin le delta.
Le relief induit des variations de salinité. Ces accidents, parfois infimes, ont des répercussions écologiques importantes. En effet, dès qu'une butte émerge des eaux suite à la baisse des niveaux d'eau en été, l'évaporation intense qui se produit, permet de drainer par capillarité l'eau sursalée du sous-sol. En s'évaporant, l'eau dépose son sel en surface. Ainsi les buttes, pourtant plus "éloignées" de la nappe salée, ont-elles un sol superficiel très concentré en sel.

En zone laguno-marine, les sommets de butte sont souvent occupés par la salicorne la plus halophile et la plus tolérante aux fortes concentrations de sel, la Salicorne glauque. Elle présente un port prostré caractéristique.

 La salicorne radicante est la plus exigeante en eau. Elle affectionne les bas-fonds inondés et se retrouve très fréquemment au bord des étangs. Sa présence est trahie à l'automne par une couleur rouge vineuse intense. La salicorne en buisson tolère des concentrations moins importantes en sel que la Salicorne glauque, et semble sensible à une submersion plus longue. Elle occupe une position intermédiaire entre les buissons de Salicorne glauque et les touffes étalées de Salicorne radicante. Elle pousse également sur les digues des salins ou les bords de chemin avec les obiones et les soudes en buisson.

Zone de Texte: Les différentes soudes annuelles      Dans les "bas-fonds", où une eau très salée séjourne longtemps, réapparaît la Salicorne glauque. Elle acquiert alors un port dressé pour faire émerger ses parties végétatives hors de l'eau. Dans ce type d'habitat elle côtoie des plantes aquatiques et même des algues.

Les baisses sont des zones de sol nu, asséché tard en été, où le sol devient trop salé pour que des espèces s'installent durablement. C'est là qu'apparaissent parfois les salicornes annuelles, obligées de boucler leur cycle biologique en un laps de temps très court avant la remontée des eaux.

Cependant, les plantes sont rarement réparties selon des schémas aussi simples. Les relations du sol superficiel avec la nappe salée sont subtiles et complexes. Elles dépendent non seulement des matériaux constituant le sol de leur origine, mais encore de la profondeur de la nappe salée. Elles sont également soumises aux pressions respectives qu'exercent les plans d'eau de surface les uns sur les autres.

Les plans d'eau de Camargue peuvent communiquer librement en surface par des chenaux ou des baisses sous l'action de la gravité ou des vents. Mais en sous-sol, l'imperméabilité des sédiments interdit tout mouvement latéral de l'eau. Les communications se font par pression interposée. Les plans d'eau de surface exercent sur la nappe salée une forte pression qui se répercute latéralement, et fait remonter la nappe salée dans les secteurs hors d'eau. Ainsi à l'heure actuelle en Haute Camargue, le poids de l'eau d'irrigation des rizières fait affleurer la nappe salée dans des terres auparavant exemptes de sel.

 

LES PRES SALES

Dans un pays où règne le sel, les espèces moins adaptées que les salicornes ou les saladelles, recherchent des habitats soumis à l'eau douce. Les moins armées sont rapidement éliminées ou repoussées vers des milieux plus secs ou plus salés. Certaines accomplissent leur cycle biologique quand l'action du climat permet un dessalement de surface du sol. Les plantes les plus compétitives recherchent les milieux doux.

Dans les milieux terrestres humides, deux types de prairies maritimes peuvent se distinguer en fonction de leur hydromorphie liée au microrelief : les pelouses basses et les pelouses hautes. 

Les pelouses basses

Zone de Texte:                     Les pelouses basses sont un milieu inondé en hiver par les pluies. C'est essentiellement le domaine du jonc maritime, des graminées vivaces et de la Saladelle de Narbonne. La végétation s'exprime surtout au printemps quand l'Iris maritime épanouit ses corolles bleu profond en réponse au rose soutenu du Glaïeul commun.

Ce sont des milieux à forte productivité. Au milieu de l'été, la sécheresse relative et les remontées salines du sous-sol ralentissent la végétation. Le relais est alors pris par les saladelles dont les fleurs apparaissent au mois d'août. Dans les zones où le sol est franchement trop salé, les pelouses cèdent la place aux sansouires, avec un terme de passage représenté par le Dactyle des rivages ou Traînasse, dont le nom évoque les longs stolons.

Entre l'inondation de l'hiver et le sol salé de l'été, certaines espèces ont choisi de vivre au printemps. Profitant du régime des pluies qui dessalent le sol en surface, les annuelles accomplissent rapidement leur cycle biologique avant l'été. La Pâquerette annuelle, espèce propre au littoral méditerranéen, forme des tapis éclatants. Toute une communauté de petite Centaurée, d'Orge marine, de Mouron et de bien d'autres expriment ainsi le renouveau d'un printemps éphémère.

Zone de Texte:  Les pelouses hautes

 

Ces pelouses apparaissent sur des reliefs de l'ordre du mètre, où le sol superficiel est totalement dessalé. Mais s'affranchissant du sel, les plantes tombent sous le joug du climat méditerranéen qui s'impose par une intense sécheresse estivale.

Face à cette contrainte, il existe deux façons de se comporter : résister ou esquiver.

Résister consiste à supporter la sécheresse grâce à des adaptations morphologiques. Les feuilles enroulées du Brachypode de Phénicie, ou celles coriaces et vernissées du Filaire à feuilles étroites permettent d'économiser l'eau, au plus fort de l'été.

Esquiver revient à se développer quand les conditions climatiques sont clémentes et à disparaître pendant l'été qui, rappelons-le, est la "saison morte" sous le climat méditerranéen.

Les plantes à bulbes comme les orchidées par exemple, sortent leurs premières feuilles dès l'automne. Après la floraison printanière, les parties aériennes se dessèchent et la plante, grâce à ses bulbes chargés de réserves, attend la prochaine saison de pousse.

Les plantes annuelles ont un cycle végétatif court et se perpétuent d'une année sur l'autre par des graines, organes particulièrement résistants.

Zone de Texte:                Ces pelouses maritimes sont souvent dominées par des papilionacées, trèfles et luzernes annuels en tapis denses et colorés. Elles sont particulièrement répandues sur les bords de route, qui ont emprunté toutes les élévations pour éviter les marais. Les conditions de vie ne sont pas aussi sévères que celles des garrigues rocailleuses. Une relative fraîcheur y règne comme en témoigne la présence de la Campanule raiponce et de la Pâquerette vivace. 


Dès que le relief s'abaisse et que des traces de sel apparaissent dans le sol, le Chiendent (Elytrigia littorale = Agropyron pycnanthum) se montre de plus en plus fréquent et assure la transition avec les pelouses basses de joncs et de saladelles.

Zone de Texte:  Les pelouses hautes restent toujours hors d'eau notamment en hiver. De fait elles ont à supporter une pression pastorale assez forte à cette saison. De plus une grande partie des espaces traditionnels de pâture ayant disparu au profit de l'agriculture, elles sont de plus en plus sollicitées et deviennent surpâturées.

Elles sont aussi un véritable paradis pour les lapins qui peuvent creuser leur galerie et mettre bas dans des terres toujours au sec.

Leur action de broutage contribue à maintenir au stade de pelouse ce milieu qui tendrait naturellement vers des fourrés de Filaire et de jasmin.

La Campanule (Campanula rap,u,eulus) lire soli nom de la forme de ses fleurs en clochettes

Les milieux cultivés

 

LES RIZIÈRES

La toute première mention du riz dans le delta, remonte à l'époque de François 1'f. C'est à partir du milieu du 19' siècle qu'il apparaît de manière régulière mais encore très marginale. A cette époque avant de planter la vigne, les terres étaient ensemencées en riz avec pour objectif leur dessalement préalable.

Zone de Texte:  Vers 1950, le riz est devenu une composante majeure de l'économie camarguaise. La surface emblavée a culminé en 1964 à 32 500 hectares sur l'ensemble de la basse vallée du Rhône. Une période d'abandon progressif lui a succédé jusqu'en 1981. Par la suite la culture a repris pour occuper 25 000 hectares en 1995* dont 15 000 dans le territoire du Parc naturel régional.

La riziculture est grande consommatrice d'espace. Primitivement installée sur les terres agricoles habituelles de la Camargue fluvio-lacustre et le long des bras des Rhônes, elle a gagné sur des zones marécageuses et des pelouses, hier encore impropres aux cultures.

C'est aussi une grande consommatrice d'eau : en moyenne vingt-cinq mille mètres cube par hectare et par an sont nécessaires. De puissantes pompes tirent l'eau du fleuve, et la déversent dans un réseau d'irrigation complexe.

Le riz Orv:a .salira est une céréale aux grains tuniqués. Contrairement a la grande majorité des ordres céréales. les balles restent adhérentes au grain. Il est nécessaire de le décortiquer pour obtenir le riz blanc

 

LES FORÊTS

La forêt camarguaise occupait la partie la plus haute et la plus douce du delta, c'est à dire l'angle de la Haute Camargue. Pour l'essentiel  aujourd'hui, elle  existe sous forme de lambeaux  le long du fleure et porte le nom de ripisylve.

Ce mot a été récemment inventé à partir du latin ripa : la rive, et du vieux français sylve, altération du latin silva : la forêt. Dans le passé, elle avait une aire d'extension beaucoup plus vaste, et était constituée de chênes, comme en témoignent les textes anciens. Les Grecs connaissaient déjà des forêts en Camargue et les utilisaient pour réparer leurs navires. Au 171 siècle, il est également fait mention d'une "forêt d'Arles".

La ripisylve actuelle suit les anciens cours du Rhône, les canaux, et borde de deux longues haies les deux Rhônes actuels. Suite aux endiguements du fleuve, la ripisylve originelle a pratiquement disparu du delta. Elle s'observe encore vers l'embouchure du Grand Rhône où elle s'étire en un mince liseré entre le cours d'eau et les sansouires avoisinantes. En s'approchant de la mer, elle s'appauvrit pour ne laisser subsister que des fourrés de Faux-indigotier puis uniquement de Tamaris.

Les arbres qui la dominent sans conteste et lui confèrent sa touche particulière, sont les peupliers blancs souvent confondus avec des bouleaux* à cause de leur tronc blanchâtre. Si quelques espèces s'aventurent sur les sols salés, comme le Tamaris, l'Olivier de Bohème, ou le Filaire à feuilles étroites, la majorité des essences arborescentes ou arbustives reste cantonnée dans la ripisylve sans jamais s'aventurer au dehors.

La ripisylve abrite une avifaune forestière peu commune en Camargue où les grands arbres sont rares. Mais cette faune est certainement la moins typiquement camarguaise, et présente de grandes affinités avec celle d'autres forêts françaises.