PROJET DE CREATION
du
GIS du Redéploiement Post-Industriel :
Loire Territoires Urbains
(Ex projet
Observatoire des Pollutions Post-Industrielles)
During the coming years, many of these ancient
territories (a territory is defined as the perimeter comprising the activity
and living of a population and the authority in charge to manage it goals) will
become available for new activities. But some coal dumps and other slag pits remain
deeply grooved areas. Their harsh imprint will remain visible for long. Their
transformation back to pre-industrial stage is impossible. So the present
challenge is to know how to reinvest these areas so as to rebuild an integrated
neighbourhood and to promote a positive image.
Taking into account scientific, economic and
human-dimensions, the objective is therefore to create a methodological tool
allowing for the re-affectation of these territories. Academic research
laboratories in earth-, life-, engineering-, architecture and human-sciences,
engineering and design departments and civil-institutions etc., are all invited
to investigate these territories in a combined way.
By ways of grouping different ancient industrial
sites and opening them to the whole community of investigators, “PILoT”
project aims to be both an observatory and a test platform able to cater new
rehabilitation and occupancy experiences. The confrontation of the results from
different disciplines and different research programs within a
multidisciplinary data base will lead to a knowledge that they may help
enlighten any decision concerning such re-affectations.
Saint-Etienne
10 / 10 / 2008
La région stéphanoise constitue l’un des bassins
historiques de la métallurgie lourde en France. La fin du XX° et le
début du XXI° siècle ont vu, partout en Europe, redistribuer les sites de
production à l’échelle mondiale, libérant de nombreux espaces de leur vocation
industrielle. Le bassin des Trois Vallées, Gier, Ondaine et Furan, hérite ainsi d’un patrimoine fortement
empreint de toute l’histoire de l’ère industrielle, et qui se cherche
aujourd’hui une réaffectation
au sein de la conurbation stéphanoise. Après une période difficile, où la fermeture de la mine et son cortège
de modifications de la carte des industries ont été souvent mal vécues, notre
région se réorganise autour d’un nouveau dynamisme socio-économique, preuve en
est l’image longtemps négative de notre patrimoine mémoriel qui retrouve
aujourd’hui un argumentaire positif dans l’expression sociale, culturelle et
industrielle stéphanoise.
Nombre de ces territoires
— au sens des sociologues, pour qui un territoire se définit par un périmètre
de résidence d'une population et d'inscription d'activités, et une autorité chargée
de gérer ce à quoi elle le destine — vont être totalement banalisés dans les années à venir, dès lors qu’ils
auront été réaffectés vers d’autres tâches socio-économiques. Au sein de ces territoires quelques
sites constituent des lieux particuliers, délaissés temporaires
ou définitifs, profondément
marqués par leur histoire industrielle ou contenant des masses très importantes
de matériaux pour lesquels il est impensable de revenir à un état antérieur à
l’exploitation. Pour eux, la banalisation est retardée, voir déraisonnable et
donc impossible. Néanmoins, ils peuvent aussi devenir des images positives du
patrimoine industriel régional ; mieux, ils peuvent en devenir des
acteurs. Il en est ainsi de certains terrils, miniers ou métallurgiques, susceptibles
d’une réaffectation non seulement mémorielle ou ludique, mais aussi
scientifique et pédagogique.
Sous cet « éclairage », de tels territoires peuvent devenir les outils d’une approche
méthodologique visant à leur réaffectation, dans leurs dimensions scientifiques, économiques et
humaines, ouvrant ainsi la porte sur de nouvelles méthodes de
prévention des risques. Transformer de tels lieux en objet d’études, c’est en
outre faire un peu de notre passé une composante forte de notre devenir. Cette
démarche s’appuie sur une approche
systémique qui relève de l’ingénierie environnementale, conduisant à
une nécessaire interdisciplinarité organisée autour d’objets communs. Associer des industriels, des bureaux
d’études, des laboratoires de recherche et les institutions civiles en
amont de toute entreprise de réaffectation de ces territoires, apporte une
plus-value incontestable par rapport au travail que peut entreprendre chacun
des participants, contraint par ses propres échelles de temps, d’espace et de
compétence.
C’est dans ce cadre qu’a germé l’idée de regrouper au sein du périmètre de la conurbation stéphanoise des lieux d’intérêt, pouvant s’ouvrir largement à l’ensemble des thématiques — scientifiques, médicales, sociologiques et patrimoniales, voire muséologiques — toutes concernées par notre histoire industrielle et de créer la structure de GIS nécessaire à l’animation de ces thématiques autour de ces sites. Le GIS est nommé « Redéploiement Post-Industriel : Loire, Territoires urbains » (PILoT). La forme juridique retenue est détaillée en Annexe 2 « projet de convention de GIS ».
Parmi les Partenaires scientifiques potentiels d’un tel GIS, recensés à ce jour à Saint-Etienne, deux sont issus de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne (ENSM-SE, centres SPIN et SITE[1]), un de l’Ecole Nationale Ingénieurs de Saint-Etienne (ENISE, département Génie Civil) deux sont intégrés à la faculté des sciences de l’Université Jean Monet (LTL et LEPA[2]), un à la faculté des sciences humaines et sociale (CRESAL-MODYS[3]). PILoT entend se saisir de lieux capables de fédérer des équipes ; la liste précédente n’est donc nullement exhaustive, et peut s’enrichir de chercheurs et/ou d’équipes de la région Rhône-Alpes, voire de France ou de l’étranger. Ainsi, la présence de l’Ecole d’Architecture, de l’IERP et du CRENAM[4] au sein de ce groupe pourrait constituer le pont nécessaire entre territoire délaissé aujourd’hui et espace reconquis demain.
En l’état actuel, plusieurs équipes ont une approche souvent
non concertée des sites potentiellement contaminés. Ainsi, le programme de recherche
en phytotechnologies du LEPA / GENERIC[5]-SPIN
a permis d’amorcer l’étude biologique et géochimique de sites de déchets
métallurgiques appartenant aux groupes Industeel-Loire et Aubert & Duval.
Une équipe du centre SITE développe avec le CRENAM un programme d’analyse historique des
strates d’activités autour des crassiers de Molina
Le GIS PILoT ne peut fonctionner qu’en partenariat étroit avec les instances locales et régionales, et les organismes en charge de l’aménagement du territoire et de l’environnement (mairies, Saint-Etienne Métropole, région Rhône-Alpes, ADEME, DREAL, EPASE, EPORA, INERIS etc…), dont certains accompagnent d’ores et déjà la démarche. PILoT a pour objectif de fonctionner en participation avec le tissu industriel. A cet effet, des contacts préliminaires ont été établis avec quelques industriels propriétaires de crassiers (e.g. Industeel-Loire) et des bureaux d’études acteurs de la dépollution (e.g. ICF-IRH, BG Ingénieurs Conseils). L’objectif n’est pas de déposséder les industriels ou les institutionnels des lieux qui pourraient être ouverts à des recherches. Il est de re-situer ces lieux au cœur du territoire qui les a vu acquérir leur caractère, et d’analyser celui-ci à travers une approche systémique qu’aucun des Partenaires du projet ne pourrait fournir isolément. Toute création de projet de recherche, toute installation d’équipement, toute présence sur les sites proposés à PILoT, sera soumise (selon des modalités définies dans les statuts) prioritairement à l’acceptation du Partenaire propriétaire puis à l’ensemble des membres de PILoT. Elle sera en outre effectuée sous la responsabilité exclusive des établissements d’origine des intervenants, chercheurs, étudiants et/ou visiteurs, mais sous le contrôle plein et entier de PILoT, exercé par le Chargé de mission recruté à cet effet.
L’ensemble des résultats obtenus sera évalué, selon un mode défini dans les statuts du GIS (Annexe 2). Les données acquises sur et autour des sites, sont centralisées avec l’accord des Partenaires propriétaires dans une base de connaissances, ouverte à tous les Partenaires. Le choix des items et/ou paramètres mesurables (spatialement et temporellement) entrant dans cette base de connaissances devra faire l’objet d’une large concertation mise en place dès la conception de chacun des projets des Partenaires du projet, afin d’offrir la synergie indispensable à l’approche envisagée.
A la fois observatoire des équilibres et/ou déséquilibres atteints en ces territoires et support d’expérimentations en sites (paléo) industriels, PILoT cherchera à déployer son activité en cohérence avec le tissu de la recherche régionale et nationale, tel que le réseau Envirhônalp qui comprend déjà des observatoires naturels et des plateaux d’expérimentation. En tant que zone d’étude englobant la conurbation stéphanoise, PILoT visera à terme à se constituer en Zone Atelier capable de donner une nouvelle dimension aux programmes de recherche engagés dans cette première étape.
Enfin, la conurbation stéphanoise constitue aussi un
territoire aux activités d’enseignement multiples, vers lesquelles PILoT aura à pratiquer en retour une
grande ouverture, complémentaire des activités de vulgarisation scientifique
menées avec le CCSTI la Rotonde[6]
et le Musée de
Précisons ici que PILoT nécessite, dès sa création, le financement d’un Chargé de mission, afin d’assurer la coordination et le contrôle des opérations, la gestion de la banque de connaissances, et en outre d’apporter les garanties nécessaires aux industriels à l’occasion des observations et/ou expérimentions menées sur leurs sites. Le GIS aura en outre à dégager des ressources lui permettant d’assurer la pérennité de ses instances et la dynamique de son action. Enfin, PILoT veut être l’outil de mutualisation des moyens que les parties qui le composent proposent de lui apporter : il offre à chacune d’entre elles l’ensemble des sites qui lui sont accessibles, la coopération de l’ensemble des équipes qui le constitue, le contenu en devenir de sa banque de connaissances, ainsi que son soutien dans ses demandes de financements auprès des institutions, des collectivités territoriales, locales et régionales (voire nationales et internationales) et des industriels concernés, pour des projets intégrant au moins partiellement un ou plusieurs de ses sites.
Saint-Etienne Le 11 février 2009
[1]
Sciences des Processus Industriels et Naturels
(SPIN)
Sciences, Information & Technologies pour
l’Environnement (SITE)
[2] Laboratoire des Transferts Lithosphériques (LTL)
Laboratoire d’EcoPhysiologie Appliquée (LEPA)
[3] Centre de
Recherche et d'Etudes Sociologiques Appliquées de
Monde Dynamique
Société (MODYS)
[4] Institut des Etudes Régionales et du Patrimoine
(IERP)
Centre de Recherches sur l’Environnement et l’Aménagement (CRENAM)
[5] Géochimie, Environnement, Ecoulement, Réacteurs Industriels et Cristallisation (GENERIC)
[6] centre de culture
scientifique de Saint-Etienne et du département de