JAMUNA

de la protection par des digues

à la domestication

 

 

 

Le compartiment, ou digue en fer à cheval :

 

Le compartiment ne s'oppose pas à l'inondation mais la rend progressive par l'ouverture du fer qui, tournée vers l'aval, laisse pénétrer le flot à contre-courant. Ce concept (FAP 20) est né en rive gauche de la Jamuna d'un système de protection existant qui ceinture la campagne autour de la ville deTangaïl. 600 000 habitants vivent sous sa protection, 200 000 à l'extérieur.

 

Le réseau hydrographique qui traversait naguère cette région sera contrôlé par des écluses permettant de réguler le niveau dans le compartiment et d'accélerer le drainage lors de la décrue.

 

Il doit en résulter à l'intérieur une forte amélioration de la riziculture et de la pisciculture, mais une régression des stocks de pêche libre qui nourrit les plus pauvres. A l'extérieur, la population précarisée trouvera-t-elle un salaire dans cette structure socio-economique nouvelle?

http://www.fao.org/DOCREP/005/AD070E/ad070e0d.htm

http://www.lars2.org/unedited_papers/unedited_paper/Kabir.pdf

http://www.geocities.com/Athens/Academy/5772/bangladesh/floodrep.htm

 

 

 

L'épi, point dur pour maîtriser le cours du fleuve :

 

La divagation des cours d'eau est usuelle en milieu deltaïque. La Jamuna à ainsi changé son cours radicalement au XIX° siecle. Elle subit actuellement une dérive vers l'Ouest. Vouloir la corseter de digues est hors de propos; la contraindre est déjà une gajeure (FAP 21/22).

 

La construction d'épis, digues orthogonales au fleuve, permet de rejeter le courant loin des rives. Mais le coup de frein est brutal et ses effets mal contrôlés : affouillements profonds de 10 à 20 metres qui minent la digue, ensablement de la berge en aval. La Compagnie Nationale du Rhône, intégrée dans un consortium consultant européen, soumet à l'expérience sur la Jamuna des épis dits perméables. Le principe en est de prolonger l'épi par deux rangées de pieux verticaux dont l'espacement croissant permet de ralentir graduellement les eaux du fleuve.

 

Constituer ainsi des points durs tous les 30 kms environ permettra d'imposer au fleuve des points de passage, tout en le laissant divaguer entre ces points durs. Il faudra alors construire sans substratum rocheux des épis capables de résister à l'érosion d'un fleuve colossal, sur des sols sans cohésion suceptibles de se liquéfier localement lors de séismes,

 

 

le défi est relevé... mais au bénéfice de qui ?

 

Galerie de photos aménagements en Fer à cheval de Tangail, Epi ancien de Sirajgang

 

  retour                        page précédente                                page suivante