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CHAPITRE 3

La Terre vue par la géophysique

 

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Zone de Texte: Fig. 26: Le champ magnétique terrestre.
 
Les aurores polaires, draperies de lumière mouvante rose à vert bleuté visibles sous les hautes latitudes, ont longtemps hanté l’imaginaire humain. Elles constituent la première manifestation observable de l'activité magnétique de la planète. On a pu montrer par satellite et par des observations coordonnées aux deux pôles que ces phénomènes y sont simultanés et partiellement symétriques.

 

Zone de Texte: Relation entre Tesla, Oersted, et gamma

1 - le champ magnétique terrestre,

La boussole est un instrument connu en Chine au début de notre ère, peut-être même au II° siècle avant J.C. Elle n'arrive en Europe qu'à la fin du XII°. Roger Bacon (1216), puis Petrus Pérégrinus (1269), notent que si l'aiguille aimantée pointe toujours dans la même direction, il n'y a pas forcément un lien ni avec l'étoile polaire, ni avec des masses de roches magnétiques, éparses sur la surface connue de la Terre. Pérégrinus définit le concept de la polarité magnétique. Au XVI°, l'observation de l'inclinaison magnétique (Fig. 26, angle avec l’horizontale dans le plan du méridien magnétique) impose définitivement l'idée que le champ magnétique n'est pas lié à une étoile mais à la Terre elle-même. La non coïncidence des pôles magnétiques avec l'axe de rotation de la Terre (déclinaison, angle entre les directions des pôles magnétique et géographique, déclinaison positive vers l’Est et négative vers l’Ouest, Fig. 26) était connue des chinois à l'époque où la boussole arrive chez nous. Nous en refaisons la découverte à cette époque, et Gilbert énonce en 1600 que le champ magnétique terrestre est un dipôle et qu'il est interne à la planète. Au début du XIX°, Gauss formule la théorie du magnétisme, mettant en évidence la prépondérance du champ dipolaire sur les champs multipolaires avec la distance. A la surface de la Terre, 90% du champ est assimilable à un dipôle, incliné de 11.5° sur l'axe de rotation de la Terre (fig. 27).

Zone de Texte: Fig. 27: champ dipolaire théorique

En un point donné de la surface terrestre et à un moment donné, le champ F est défini (Fig. 26) par sa déclinaison D, son inclinaison I et son intensité, qui varie de l'équateur au pôle, entre 33000 et 70000 nano Teslas actuellement.

Restons quelques instants sur le champ dipolaire. Il pourrait avoir une origine externe tout aussi bien qu’une cause interne. En première approximation, on admet qu'aucun champ électrique ne perturbe le champ terrestre. Autrement dit, aucune ligne de courant ne recoupe la surface de la Terre, Gauss considère que le champ dipolaire de la Terre considérée comme une sphère de rayon R, peut être dérivé du potentiel V, fonction qui satisfait aux équations de Laplace.

Le potentiel V, en un point de la sphère peut alors être représenté par une série d'harmoniques sphériques de degré n et d'ordre m de la forme:

Zone de Texte: V=RS¥	Sn Pmn(q)[  {(ge)mn(r/R)n+(gi)mn(R/r)n+1} Cos mf
	    n=1	    m=0              +{(he)mn(r/R)n+(hi)mn(R/r)n+1}Sin mf]
où :	Pmn(q) est la fonction harmonique sphérique de Schmidt;
q et f sont respectivement les latitude et longitude magnétiques;
g et h sont les coefficients de Gauss, pour les sources;
e et i  sont respectivement externe et interne à la sphère.

Gauss montra en 1839 non seulement que l'approximation selon laquelle aucun courant électrique extérieur perturbant le champ terrestre était satisfaisante, mais qu'en outre les coefficients ge et he pouvaient être considérés comme nuls pour rendre compte de l'essentiel du champ dipolaire à la surface de la Terre. Le champ terrestre pouvait donc bien être considéré comme d'origine interne.

 

 

2 - Le champ déformé de la magnétosphère

En s'éloignant dans l'espace, la magnétosphère (cf. Chp. 5.C.2) est très fortement déformée (Fig. 28a). Elle est confinée par la pression du vent solaire (particules chargées, protons, électrons, ions H+, He2+, constituant un plasma contenant en moyenne 10 particules/cm3) animé d’une vitesse de quelques 300 Km sec-1dans le plan équatorial solaire à 800 Km sec-1 au voisinage du pôle solaire. A l’image de l’onde de choc supersonique, le vent solaire provoque une onde de choc sur la face avant de la magnétosphère. Le vent solaire a aussi pour effet d’étirer le champ magnétique solaire jusqu’aux confins de notre système. Dans la magnétopause, limite d’influence de la magnétosphère, les champs solaire et terrestre fusionnent. On parle de reconnections des lignes de champ.

Zone de Texte: Fig. 28: a) champ magnétique terrestre comprimé et raccordé au champ solaire ;                    b) piégeage des particules dans les vortex (aurore)

La déformation de la magnétosphère est permanente et considérable. Elle s’étend à environ 65000 Km en direction du soleil, soit environ 10 rayons terrestres seulement, mais à plus de 1000 rayons terrestres du côté nuit ! La “ densité ” de la magnéto gaine est de l'ordre de 1000 particules/cm3.

En temps ordinaire, l'essentiel du vent solaire est dévié par la magnétosphère et les particules solaires ne parviennent pas jusqu’à l’ionosphère terrestre. Lors des tempêtes solaires, le flux de particules est considérablement accéléré. Mesurée en 2001, la vitesse des électrons atteignait 750 Km.sec-1. Selon leur incidence, les particules sont soit détournées par les lignes du champ terrestre soit piégées et dirigées vers la corne polaire (vortex, fig. 28b), nourrissant l’ovale auroral en particules (Fig. 29, degré d’ionisation des ovales Nord et Sud au moment de l’écriture de ces lignes). Si l’énergie des particules est suffisante (cas les vents solaires issus d’éruptions) elles descendent jusque dans la « basse » atmosphère. Elles y produisent de la lumière dans l’ovale auroral (Etat instantané), les aurores boréales et australes, grossièrement symétriques et simultanées (cf. . Fig. 29), en ionisant l'atmosphère très raréfiée au-delà de 70 Km (ionosphère). Nous y reviendrons lors de la description de l’atmosphère (Chp. 5.C.2).

Lors d'éruptions solaires particulièrement fortes, les satellites et les systèmes électriques au sol peuvent être endommagés (on parle d’électrons tueurs de satellites), les compas et les liaisons radios.

Zone de Texte: Fig. 29 : Enregistrement du 09 mai 2009, à 15h 01. montre (en léger différé = 2h30) l’état d’ionisation des zones polaires. Plus la zone est rouge plus la chance de voir une aurore est grande. La flèche rouge indique le sens du midi solaire vrai.

3 - Le champ terrestre est actif

En 1634, Gellibrand découvrit que la déclinaison et l'inclinaison varient lentement avec le temps. L'accumulation des relevés faits depuis lors a montré que la position des pôles magnétiques terrestres a varié de façon importante (plusieurs dizaines de degrés de longitude, (Fig. 30). Cette variation séculaire du champ est trop rapide pour être expliquée par un phénomène superficiel tel que la dérive des continents. On a longtemps attribué la variation séculaire à un phénomène de précession du champ dipolaire (rotation de l'axe du dipôle autour d'un axe constant, à la manière d'une toupie) mais les mesures obtenues sur des fours de potiers datés (depuis le début du 1° Millénaire en Europe) et conservés en place ne viennent pas s’aligner sur l’ovale espéré, Zone de Texte: Fig. 31 : Courbe d’hystérésis des corps Ferromagnétiques
 
infirmant cette hypothèse. La variation séculaire n’est pas donc pas encore clairement expliquée de nos jours. En outre on a pu montrer qu'en Europe occidentale, le champ magnétique a régulièrement décru depuis le ~VI° siècle jusqu’à sa valeur actuelle, perdant environ 50% de son intensité.

Fig. 30: variation séculaire du champ magnétique

On sait depuis Pérégrinus que le champ propre des matériaux observés en surface reflète le caractère ferromagnétique de certains minéraux ferrifères qui les constituent. Contrairement aux substances diamagnétiques ou paramagnétiques dont l’aimantation acquise sous l’effet d’un champ extérieur cesse avec ce champ, les corps ferromagnétiques sont capables d'enregistrer le champ existant et de le conserver ensuite, sauf pour une valeur faible de ce champ. L’aimantation J acquise par un corps ferromagnétique est fonction de l’intensité du champ appliqué H, jusqu’à saturation de l’aimantation Js (Fig. 31). L’aimantation acquise ne peut donc dépasser la valeur de Jc, quel que soit H. Lorsque le champ appliqué H cesse, l’aimantation J décroît jusqu’à Jr, aimantation rémanente, mais ne s’annule pas. On peut faire disparaître cette aimantation rémanente en appliquant au corps aimanté un champ inverse, dit coercitif (Hc). En faisant varier le champ H entre deux valeurs identiques mais de sens opposé, on obtient ainsi une courbe fermée d’aimantation appelée hystérésis. Les champs que l’on mesure sur des roches contenant des minéraux ferromagnétiques sont donc des champs rémanents (fossiles), datant de leur cristallisation (e.g. roches volcaniques) ou de leur sédimentation (orientation dans le champ durant la chute vers le fond). L’aimantation rémanente des matériaux ferromagnétiques est effacée par la température (point de Curie). La T° maximum du point de Curie des minéraux terrestre (silicates ou oxydes) ne dépasse pas 770°C (Fe). Elle n’est que de 580°C pour la magnétite, principal minéral ferromagnétique dans la croûte Terrestre. Compte tenu de la valeur du gradient de T° terrestre, aucun champ rémanent ne peut donc subsister au-delà de 25 à 30 Km de profondeur. Le champ magnétique terrestre est donc actif, et lié à des courants électriques profonds. Il existe donc une géodynamo magnétohydrodynamique au cœur de la planète. Le noyau représente à cet effet “LE ” candidat idéal : le Noyau est un conducteur (Fer liquide) animé de mouvements (courants de convection) plongé dans un champ initial (champ solaire)

 

 

4 - Un champ magnétique auto-entretenu

L'idée d'un champ magnétique auto-entretenu fut proposée tout d’abord par Larmor en 1919 pour expliquer le champ solaire. Cette idée fut reprise par Elsasser (1946) puis par Bullard à propos du champ terrestre (1949). La dynamo-disque de Bullard (Fig. 32a) en explique le principe : un disque conducteur tournant dans un champ magnétique initial produit une force électromotrice; les charges, stockées à la périphérie du disque sont évacuées par une spire coaxiale qui produit alors un champ qui renforce le champ initial. La résistance du circuit et le sens des courants induits (Lenz 1833) imposent une limite à l'accroissement du champ, mais la dynamo produira un champ tant que le conducteur sera en rotation.

Dans une sphère fluide conductrice mais non convective en rotation et soumise à un champ initial il ne se passe rien car la distribution de la conductivité est alors homogène. Par contre, le cas d'une sphère convective introduit une hétérogénéité. Le conducteur y décrira des boucles simples, de la forme des cellules de convection. On sait maintenant que ces premiers modèles étaient erronés et qu’il faut considérer que cette sphère convective est en rotation. A cette condition, il suffit que la vitesse du fluide soit suffisante (x10 km/an dans le noyau) pour que la force de Coriolis puisse enrouler le conducteur, qui décrira alors des spires tout en parcourant la boucle convective, dessinant un tore (Fig. 32b).

Zone de Texte: Fig. 32a : disque dynamo de Bullard
 
   Zone de Texte: Fig. 32b : naissance d'un champ toroïdal dans une sphère hétérogène en rotation

La figure montre comment les lignes de force d'un champ initial (poloïdal) sont enroulées, donnant naissance à un champ toroïdal. Dans le Noyau terrestre, le champ dipolaire (90% du champ) résulterait de ce champ toroïdal, lié à la rotation de la Terre. Les 10% multipolaires du champ résulteraient en grande partie de mouvements cycloniques variés dans le noyau. On a longtemps pensé que la présence de la graine solide reconnue au cœur du noyau liquide par le PREM était indispensable au fonctionnement d’une telle dynamo. Cette contrainte reposait sur l’idée que la convection du noyau était engendrée essentiellement par le fractionnement des éléments lourds (Fe, Ni) dans le processus de cristallisation de la graine au dépend du noyau liquide. Le liquide situé au dessus de la surface de la graine « fraîchement » cristallisée se trouve ainsi enrichi en éléments légers (Si, O, S, H) par rapport au reste du Zone de Texte: Fig. 33 : structure symétrique et alternée du magnétisme rémanent du plancher océanique Est Pacifique.
 
liquide et tend à convecter spontanément. Nous reviendrons sur la composition du noyau au chapitre 4. On considère maintenant au contraire, depuis Sakuraba & Kono, 1999,  que la convection purement thermique est un moteur possible pour notre dynamo, et qu’il a fort bien pu présider seul à la convection du noyau terrestre entièrement liquide durant les premiers âges de la Terre. L’âge magnétique connu de la Terre (environ 3.8 Ga.) n’est donc plus l’âge le plus ancien admissible pour la graine, et les modèles les plus récents de refroidissement du manteau et du noyau suggèrent au contraire que la graine à guère plus de 2Ga.

Si une dynamo auto-entretenue comme la dynamo de Bullard peut maintenir un champ d'une polarité donnée, elle peut fonctionner aussi avec la polarité inverse. La dynamo simple-disque de Bullard présente un fonctionnement constant et stable. Par contre une dynamo à double disque, comme celle de Rikitake (Fig. 32c1) montre des oscillations du champ et inversions spontanées des pôles (Fig. 32c2). Depuis Zone de Texte: Fig. 32c1, magnéto à double disque de Rikitake (1958)
 
Fig. 32c2, variations du courant avec le temps
 
Brunhes au début du XX° siècle, on connaissait des régions volcaniques anciennes dont le magnétisme rémanent montrait une polarité inverse de celle du champ actuel, mais ce phénomène d’inversion des pôles a été clairement mis en évidence sur terre avec l’exploration des océans dans les années 1950 et 60 (Fig. 33) qui a montré que le plancher océanique est constitué d’une succession de bandes parallèles de polarité alternée, N-S puis S-N, etc. L’inversion des pôles magnétiques terrestre n’a rien de régulier. On a pu mettre en évidence des durées de polarité très courtes de l’ordre de 100 000 ans et à l’opposé des durées très longues entre deux polarités, e plusieurs dizaines de millions d’années. On n’a encore aujourd’hui fort peu d’idées sur les raisons qui président à une telle diversité de la durée des polarités du champ magnétique terrestre. Les mesures faites sur des piles de coulées volcaniques montrent que la durée d’une inversion est de l’ordre de 5000 ans environ et qu’elle s’accompagne d’un affaiblissement très important de l’intensité du champ dipolaire, voir de sa disparition. Le chemin suivi par les pôles magnétiques durant une inversion est longtemps apparu erratique. Cependant, quelques inversions récentes du champ terrestre ont été bien enregistrées lors des épisodes volcaniques contemporains. Ces séries volcaniques ont été abondamment et précisément datées, et il résulte de ces études que les pôles migreraient durant l'inversion en suivant des longitudes privilégiées. Ce fait reflète peut-être les mouvements convectifs externes du noyau. Nous y reviendrons dans la description du fonctionnement du noyau (Chp. 4.A.3).

Le Soleil présente un comportement similaire organisé par le cycle solaire de 22 ans (2 x 11ans). Galilée avait observé les taches solaires (fig. 34). Il considérait qu'elles étaient des nuages flottant dans l'atmosphère du soleil, obscurcissant un peu de sa lumière. En 1843, S. H. Schwabe annonce[1] que le nombre de taches solaires varie de manière cyclique, atteignant son apogée à environ tous les dix ans. R. Wolf passe plus de 40 ans à fouiller les archives des observatoires astronomiques[2] et parvient à reconstituer l'histoire de ces variations jusqu'à 1745. Il révise alors la période du cycle pour l'établir à 11 ans (Fig. 35).

En 1897, Pieter Zeeman découvre qu’en présence d’un champ magnétique fort, l’intensité de l'émission de lumière d’un gaz surchauffé (émission aux longueurs d'ondes définies par les éléments qu’il contient) est divisée en fonction de la force du champ en différentes longueurs d'ondes. Les couleurs de la lumière émise à partir des taches solaires étaient "divisées" exactement de cette façon. Corrélativement, les orages magnétiques les plus puissants ont lieu durant les années où les taches solaires sont les plus nombreuses.

George Elery Hale confirma la vraie nature magnétique des taches solaires en 1908  et  il établit que

1 -   que les grandes taches solaires apparaissent en paires rapprochées, à peu près alignées dans la direction de la rotation du Soleil ;

2 -   que les polarités des paires sont toujours opposées et quasi toujours ordonnées de la même manière dans chaque hémisphère;

3 -   Zone de Texte: Fig.35 : Variation du nombre de taches solaires observées
 
http://www.asc-csa.gc.ca/fra/sciences/taches_solaires2.asp

que l'ordre des polarités est inversé d'un hémisphère à l'autre;

4 -   Zone de Texte: Fig. 34 : taches solaires
 
que les polarités s'inversent d'un cycle à l'autre.

Il observa aussi que le champ est si puissant (3000 fois plus fort, près de la surface de la terre, que le champ terrestre) qu’il ralentissait le flot de chaleur provenant de l'intérieur du soleil, causant les taches plus sombres que le reste du soleil.

En 1919 Sir Joseph Larmor proposa la théorie suivante : les champs des taches solaires étaient dus à ces courants dynamos. Il suggéra qu'une chaîne fermée de cause à effet existait, dans laquelle le champ créé par ces courants était aussi le champ qui les rendait possible, le champ dans lequel le mouvement du plasma générait les courants nécessaires. Beaucoup de caractéristiques de ces taches solaires restent un mystère, mais l'idée de J. Larmor permit l'ouverture d'une ère de nouvelle compréhension des processus magnétiques dans le noyau terrestre.

En 1957, on observa que le soleil était en train de subir une inversion de ses pôles. Le passage d'un état stable à l'état stable inverse dura 18 mois. Le mécanisme de ces inversions est complexe et encore mal compris, mais elles sont la règle. Tous les 11ans à peu près, à l'approche du maximum d’activité solaire, c'est-à-dire lorsque le nombre des tâches est à son maximum, les pôles magnétiques échangent  leur place. Inversement, cette inversion est une bonne indication que le maximum solaire est bien atteint. La dernière inversion enregistrée se situe lors du pic du cycle 23, en 2001 et la prochaine devrait avoir lieu en 2012 mais le cycle 24 est largement en retard (Chp. 5.B.1.c Fig. 19)

Les étoiles et les planètes ont des champs magnétiques très variés. Le rôle de la rotation du corps explique que le dipôle magnétique coïncide ou presque avec l'axe de rotation du globe. Cette constatation a été faite sur Terre comme sur les autres corps célestes émettant un champ actif (Tableau 4).

Zone de Texte: Tableau 4 : champ magnétique des planètes et des étoiles
Astre	densité	période de rotation	rayon (Km)	Champ prévu (gauss)	champ observé (gauss)	origine du champ
Soleil		27j	695000	1	1	dynamo active
Mercure	5.3	59 j	2425	0.0035	0.0020	dynamo active
Vénus	4.95	243j	6070	0.001	nul ?	?
Terre	5.52	23h 56’	6400		0.3	dynamo active
Lune	3.6	27j	1740	0.0004	0.00001	dynamo ancienne ?
Mars	3.95	24h 37’	3395	0.06	0.0006	dynamo ancienne
Jupiter	1.33	9h 55’	71300	14	4	dynamo active
Saturne	0.69	10h 38’	60100	5	?	dynamo active?
Uranus	1.56	10h 49’	24500	1.8	?	?
Neptune	2.27	15h 48’	25100	1.6	?	?
étoile magnétique		10h	2000000	103	500-1000	dynamo active
pulsar		1’’	qqs km	1013	?	dynamo active
quasar				0.001	0.0001-0.001	?
voie lactée		200 Ma	50000 a.u.	0.00001	<0.00001	?

 

En 2007, D. Gubbins , A. P. Willis et  B. Sreenivasan ont montré que les variations latérales du flux de chaleur dans le manteau inférieur sont capables d’influencer l’activité de la géodynamo. Le champ terrestre n’est pas seulement dipolaire. Il existe aussi un champ quadripolaire relativement proche de l’équateur magnétique et à peu près symétrique par rapport à celui-ci. L’intensité de ce quadripôle est beaucoup plus faible que le champ dipolaire en temps normal. Au cours des inversions de pôles, avec l’affaiblissement de l’intensité du champ dipolaire, c’est ce champ quadripolaire qui deviendrait « majoritaire » (cf chp 4). Les deux dipôles (sibérien et canadien) constitutifs de ce quadripôle sont présentés dans une série d’animations, qui montre flux magnétique obtenu en fonction des variations latérales possibles du flux de chaleur (déduites des variations de vitesse des ondes S) au sein du manteau inférieur au voisinage de la limite manteau noyau. Le champ actuel est bien modélisé, la paire canadienne apparaît fixe alors que la paire sibérienne est plus mobile, comme le suggère l’ensemble des observations sur 300ans. La morphologie du champ magnétique terrestre ne dépendrait donc pas uniquement de la structure interne du noyau et de la graine, mais aussi de la structure thermique du manteau inférieur.

Les 3 animations montrent le champ quadripôle modélisé pour trois valeurs du rapport hétérogénéité du flux de chaleur sur flux moyen sortant (Ra_H/Ra_V) de la couche limite entre le noyau liquide et le manteau silicaté.

Animation 1 ratio = 0.9, hétérogénéité minimale

Animation 2 ratio = 0.6

Animation 3 ratio = 0.3, hétérogénéité maximale

 

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[1] après 17 ans d'observations quotidiennes !

[2] Tiré de Paul Charbonneau Département de physique, Université de Montréal, Agence spatiale canadienne, www.asc-csa.gc.ca